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Once upon a Toeman...
26 janvier 2013

[Semaine Québécoise] Deuxième étape - Tu M’aimes-tu ?

Je continue mon voyage au Québec avec cette petite série au nom si doux et peut-être un peu tarte au premier abord. D’habitude, je n’aime pas trop dévoiler mon avis directement, histoire de vous faire décéder à coups de suspens insoutenable, mais là, je ne peux pas m’empêcher de répondre tout de suite. Oui, je t’aime beaucoup, arrête les niaiseries et viens frencher dans mon char. (Oui, je suis quasi bilingue en français du Québec.)

 

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La série débute sur la rupture entre Valérie et Fred, ou plutôt, sur la rupture de Valérie avec Fred. Son amour pour elle était profond et sincère. Persuadé qu’elle va revenir et nageant dans le déni le plus complet, il va tomber de haut en réalisant que cela n’arrivera probablement jamais. Dévasté, il va vivre cette rupture comme un vrai deuil, passer les différentes étapes avec plus ou moins de difficulté et même pousser le vice jusqu’à intégrer un groupe de soutien pour personnes endeuillées. Je ne vous cacherai pas que l’interprétation de Sébastien Huberdeau est tellement authentique que de mauvais souvenirs pourraient remonter à la surface et vous laisser complètement KO après le premier épisode.

Au même moment, il fait la connaissance de Mélanie, sa nouvelle voisine. Sa joie de vivre et son énergie vont tout de suite contraster sévèrement avec l’état de Fred. Mais ce dynamisme cache une capacité exceptionnelle à faire l’autruche. Grande phobique de l’engagement, elle couche avec les hommes comme on enquillerait les shots de tequila sur une plage mexicaine à la Casa de Pedro. Elle repousse toutes les tentatives de rapprochement, et pourtant, parallèlement, elle est terrorisée à l’idée de finir seule. C’est un peu le genre de personnes qu’on a envie de secouer en lui disant qu’il faudrait peut-être arrêter d’être stupide tant elle a tout pour plaire. Sublime, intelligente et extrêmement drôle, je ne vous donne pas dix secondes pour tomber sous son charme.

Puis il y a Dave, joué par Steve Laplante dont je vous ai déjà parlé. Alors, je craignais qu’Aveux m’ait rendu l’acteur complètement antipathique, et heureusement, ça n’a pas été le cas. Steve Laplante revient (avec plus de cheveux... bizarre, bizarre) dans un rôle des plus attachants. Dave, le meilleur ami de Fred, est marié et a deux enfants. Il est heureux et mène une vie rangée, même si les enfants et son travail l’éloignent un peu de sa femme. Si le personnage a du mal à trouver sa place au début de la série, il décroche lui aussi une intrigue extrêmement touchante au bout de quelques épisodes. Je ne peux rien vous en dévoiler pour ne pas gâcher l’intrigue, mais là encore, il s’agira d’amour. Mais d’un amour différent des deux autres intrigues, un amour qui a peut-être un impact plus important sur l’orientation que prendront nos vies, sur nos choix et nos réactions.

A noter que Steve Laplante ne fait pas que jouer dans la série, il est aussi à l’écriture.

 

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Je vous ai parlé des personnages principaux, mais j’ai presque envie de préciser “personnages humains” puisque la série possède deux autres éléments essentiels. Tout d’abord, sa bande originale que l’on entend absolument sans arrêt. Alors oui, ceux du fond, là, je vous entends déjà râler. “De la musique tout le temps ? Tsss, pffff, moué, bof, c'trop relou msieur.” Oui, mais non, FM Le Sieur a composé spécialement pour la série un petit délice pour les oreilles. Purement instrumentale, cette mélodie permet d’installer une ambiance douce et sincère qui donne une dimension presque onirique à la série. Une dimension onirique accentuée également par la réalisation qui est bourrée d’idées et d’astuces incongrues. Que ce soit les cadres photo animés ou la tortue qui se balade dans toute la ville, la mise en scène est totalement en adéquation avec le ton de la série. On peut y voir beaucoup de métaphores ou juste se laisser entraîner par cette belle originalité.

Si je devais donner un adjectif à la série, ce serait sans aucun doute “sincère”. Il n’y a rien de forcé dans Tu M’aimes-Tu ?. Les auteurs n’ont pas cherché à user de ressorts dramatiques et n’ont pas non plus transformé leur œuvre en usine à gags. La série est une chronique sur l’amour, elle suit des personnages qui fonctionnent différemment, qui n’en sont pas au même point dans la vie, mais qui, au final, recherchent la même chose et partagent les mêmes inquiétudes. C’est aussi une chronique sur l’amitié, sur l’importance d’avoir quelqu'un sur qui l’on peut compter et sur l'importance d'avoir quelqu'un qui peut nous remettre les pieds sur terre quand on commence à déconner. C’est une chronique sur toutes les difficultés de la vie qui rendent parfois notre existence pénible, mais qui nous rendent aussi vivants. Tu M'aimes-Tu ? parle du coeur avec tellement de coeur qu'il est difficile de ne pas tomber amoureux de l'ensemble de la série, de ses fantaisies, de sa générosité, de ses personnages et de leurs maladresses, 

Il n’y aura pas de suite à Tu M’aime-Tu ?, mais finalement, ce n’est pas une mauvaise chose. Il n’y a pas de fortes intrigues à suspens non résolues, il n’y a pas de conclusion écrite à la hâte, il n'y a pas non plus de grosse happy end ou de fin tragique, il y a juste un dernier épisode qui comble tout à fait nos attentes et nous emmène vers d’autres horizons. Nos vies continuent, celle de Fred, de Melanie et de Dave aussi. C’est une fin à l’image de la série, juste et honnête, avec quelques inconnues dans l’équation pour laisser place au rêve et à l’imagination.

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