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Once upon a Toeman...

19 septembre 2016

Press the West End key to restart

Cette année, j'ai décidé de prendre trois semaines de vacances en septembre. C'est la première fois que je prends autant, mais j'en avais terriblement besoin. J'en étais pas au stade du burn-out, mais il me devenait de plus en plus difficile de me pointer au boulot avec sourire et bonne humeur, comme j'ai pris et donné l'habitude de faire. La fatigue a pris le dessus, je n'arrivais tout simplement plus à faire semblant et je voyais bien que la qualité de mon travail se dégradait. Puis à quoi bon continuer à repousser les limites, de toute façon ? Dans mon métier, on est piétinés par la hiérarchie et méprisés par les usagers. La plupart du temps, je m'en fous, mais pas là, c'était la goutte d'eau.

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Alors, un soir d'août particulièrement maussade, sur un coup de tête, j'ai pris des billets d'avion pour Londres et réservé deux nuits à l'hôtel. Je ne suis pas du genre à faire ça, je suis plutôt celui qui va réfléchir à tout pendant des jours et des jours. Mais voilà, si je m'étais mis à réfléchir deux minutes, j'aurais repensé à ma peur de l'avion, au prix déraisonnable que ça représentait, à tout ce qui pouvait mal tourner pendant ces trois jours, aux faits de partir seul, que mon accent français quand je parle anglais est insupportable, et je ne serais probablement pas parti. Là au moins, avec les billets d'avion pris, je ne pouvais plus reculer. J'ai passé mes dernières semaines de boulot à imaginer ce mini-voyage sans jamais regretter une seule seconde de m'être lancé. J'ai commencé à penser à ce que je pourrai faire là-bas, aux comptes que je n'aurai pas à rendre une fois sur place, au "Tube" et à ses messages de service, au West End, à ses théâtres et à la production des Misérables que j'avais vue dans l'un d'eux, il y a deux ans.

Le jour J est enfin arrivé, je me suis levé, j'ai pris ma douche, mon sac, et je suis parti sans me retourner. Bon, j'en menais moins large quand je me suis retrouvé au moment d'embarquer. Je me suis soudainement souvenu de ma peur de l'avion, de cette affreuse sensation d'être enfermé dans un truc qui vole à des centaines de mètres du sol. Une sorte de claustrophobie combinée à une acrophobie, une alliance satanique prête à tout pour foutre en l'air vos nerfs. Un demi lexomil plus tard, j'étais accroché à mon siège, les dents serrées, mais au moins, j'ai pu survivre au vol.

Bref, je ne suis pas venu vous bassiner avec tout le contexte psychologique de ce voyage. Je ne suis pas venu vous raconter comment je me suis senti revivre en me baladant le long de la Tamise parmi les joggeurs londoniens et les rares passants, alors qu'il faisait gris, un peu froid et qu'il bruinait. Je ne suis pas venu non plus vous expliquer pourquoi j'ai passé une demi-heure à écouter une femme chanter du Puccini au Covent Garden Market, ni pourquoi j'ai rêvassé pendant une heure chez Hamleys ou encore comment je suis tombé sur un food truck polonais étonnant à côté d'un autre food truck tenu par des français expatriés fort sympathiques. Non, je suis venu vous parler de The Book of Mormon, un musical que je rêvais de voir depuis des années.

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Alors, pour ceux qui ne connaissent pas, The Book of Mormon est un musical créé pour Broadway en 2011 par Trey Parker et Matt Stone, les créateurs de South Park entre autres, et Robert Lopez, un petit génie dans le milieu (même si tout le monde le déteste sans le savoir, maintenant, à cause de Let it goLibérée, Délivrée.) La production londonienne a débuté en 2013, et ça fait maintenant 3 ans et demi que, 8 fois par semaine, le spectacle affiche complet. Sans parler de la production à Broadway qui elle, existe depuis plus de 5 ans et marche toujours aussi fort.

C'est simple, j'avais des attentes démesurées sur ce spectacle, mais je n'ai absolument pas été déçu. Bon, à mes yeux, KJ Hippensteel et Brian Sears, bien que merveilleux, n'étaient pas à la hauteur de Josh Gad et Andrew Rannells, les premiers à avoir endosser les rôles principaux de ce musical. Mais au final, tout fonctionnait parfaitement. La preuve, je n'ai jamais entendu un public rire autant, et je riais avec eux. On riait fort, sans honte ni retenue, certains en pleuraient, et je peux vous dire que c'est magnifique d'assister à ça. On riait grâce aux paroles des chansons, grâce aux dialogues, mais aussi grâce à la mise en scène formidable, grâce aux comédiens qui donnent vraiment tout au public et grâce à l'orchestre, caché sous la scène. Je ne pensais pas qu'un orchestre pouvait avoir un potentiel comique, et encore moins un timing comique si précis et pertinent. A vrai dire, tout a l'air d'être prévu et réglé au millimètre dans ce spectacle, des chorégraphies jusqu'aux décors, en passant par les lumières et les accessoires.

Alors attention, ce n'est pas pour tout le monde, c'est extrêmement vulgaire et le spectacle en offensera plus d'un. Après tout, on parle des créateurs de South Park, là. (Je précise d'ailleurs que je ne suis absolument pas fan, mais alors pas fan du tout de la série animée.) Le spectacle dénonce beaucoup de choses par la provocation et certains pourraient ne retenir, et je peux les comprendre, que la provocation. Cependant, je reste persuadé qu'il faut arriver à voir plus loin que ça. Les personnages sont des caricatures, certes, mais n'en restent pas moins profondément humains. Ils paraissent ridicules au premier abord, mais si on les observe bien, ils sont d'une honnêteté et d'une naïveté émouvantes et possèdent tous des qualités que l'on aimerait sûrement se trouver à soi-même et aux autres. Sous son air crétin et primaire, The Book of Mormon fait passer quelques messages bien douloureux à toutes les personnes intolérantes qui peuplent cette planête.

Quand est venu l'heure de l'entracte, on était tous frustrés, on aurait voulu que tout recommence de suite. Ma voisine américaine et moi en avons profité pour partager notre enthousiasme après ce premier acte, discussion qui a vite glissé sur la ressemblance entre le comédien principal et Sean Maher dans Firefly. On a ensuite parlé rapidement de Dollhouse, c'était drôlement cool. J'en reviens pas de m'être retrouvé à parler de ce genre de choses à ce moment-là. Quand je vous dis que cette soirée devenait de plus en plus formidable. Puis le spectacle a repris. 

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Le deuxième acte n'a pas fait mentir le premier. Le spectacle s'est terminé dans une bonne humeur collective et réconfortante. La standing ovation a semblé durer une éternité, comme si les gens refusaient de partir et souhaitaient rendre à la troupe tout ce que cette dernière venait de leur transmettre pendant plus de deux heures. Nous avons fini, la mort dans l'âme, par rejoindre les sorties et nous éparpiller dans Coventry Street. Il devait être 22h30. Affamé, j'ai terminé la soirée en dévorant un hamburger sur Leicester Square. J'ai regardé un moment les artistes de rue qui captivaient la foule de noctambules et je suis rentré à l'hôtel, la tête et le coeur légers.

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12 septembre 2013

Apocalypse 101 - Les Comédies, tu apprécieras

Cette année 2013 est décidément une année très bizarre. La pastèque sur le cake, c'est sûrement le fait que je vais rater le lancement officiel de la saison des séries US dans une dizaine de jours à cause de changements radicaux dans ma vie personnelle. Oui, je pourrais bien sûr geindre sur le fait de quitter ma famille, mon beau département, mes quelques amis, mais non, c'est rater toute cette excitation autour des nouveaux pilotes qui arrivent chaque soir qui me fout réellement le moral à zéro. Alors du coup, je me suis dit qu'exceptionnellement, j'aillais céder à l'appel des preairs, ces épisodes qui arrivent sur le net avant même leur diffusion à la télévision. Seulement voilà, seuls les enfants de Satan sortent en preair, ces bêtes monstrueuses, ces créatures diaboliques, ces inventions sadiques que sont les comédies. Vous connaissez mon problème avec les comédies, qu'elles soient single-camera, multi-camera, filmées à dos de chameau ou Dieu sait quoi d'autre, mais je me suis lancé, savourant déjà le fait que j'allais les ratatiner avec ma prose raffinée comme les vaches et parfumée... ben comme les vaches aussi.

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, ce n'est pas une, ni deux, ni trois comédies qui m'attendaient, mais quatre. J'avais vaguement entendu parler de Back in the Game et Trophy Wife lors des upfronts, par contre, The Goldbergs et Welcome to the Family sortaient de nulle part pour moi. Tant qu'à se lancer dans les comédies, autant ajouter les frissons et l'aventure que procurent l'inconnu et la surprise. Et des surprises, ah ben ça, j'en ai eu. Puisque je me suis cassé la tête pour savoir dans quel ordre j'allais les présenter sans arriver à me décider, j'ai choisi de me la jouer à la Roselmack et de vous faire une totale immersion dans ma vie. Je sais, je sais, ça fait envie. Je vais donc tout simplement respecter l'ordre dans lequel j'ai vu ces pilotes, ordre qui était totalement aléatoire.

 

The Goldbergs

Ah, The Goldbergs, autant vous dire tout de suite, que la concernant, il n'y a pas eu de surprise, j'ai détesté du début à la fin. Déjà, le pilote commence avec de la musique à fond pendant que tous les personnages, hystériques, hurlent dans tous les sens. C'est littéralement épuisant de regarder ces premières minutes. J'ai eu du mal à comprendre le concept de la série. Visiblement, les épisodes sont basés sur les vidéos de la vraie famille Goldberg. Bon, autant, j'ai rien pigé et je suis complètement à côté de la plaque, mais c'est pas bien important. Ce qui est important, c'est que j'ai trouvé que les personnages n'ont aucune saveur et ont tous un alter ego déjà existant dans d'autres séries. Sauf que, eh bien, la comparaison est vraiment pas flatteuse pour The Goldbergs. En plus, niveau mère un peu folle, sévère, mais juste, ils ont vraiment pas de bol, je suis en plein marathon Roseanne, qui est un peu une référence en la matière. Bref, à côté d'elle, Beverly fait pâle figure pour le moment. Le père a encore moins d'intérêt et a une voix affreuse. Oui, c'est futile, mais essayez de suivre quelque chose quand vous n'entendez que ça. Une fois qu'on a posé notre attention sur ce genre de détail, il est impossible de faire marche arrière. Les enfants ne m'ont vraiment rien inspiré et le grand-père, eh bien, c'est un petit vieux qui commence à perdre la raison, sauf que là, c'est pas marrant, c'est pas triste non plus, c'est juste comme ça. On voit bien que la série essaye de nous toucher à la fin avec ces petites scènes larmoyantes, mais c'est trop tard, le mal est fait, les 20 premières minutes ont juste achevé l'intérêt que je n'avais déjà pas pour la série. Je reproche beaucoup aux comédies de ne pas me faire rire, mais ça ne veut pas pour autant dire qu'elles ne sont pas marrantes. Là, ce pilote n'est même pas marrant, c'est dire. Je passerai aussi sur la voix off. Je ne suis pas anti-voix off, c'est un procédé comme un autre qui peut s'avérer très efficace, mais ici, ça n'apporte vraiment rien. C'est monotone, ce n'est pas censé faire rire, ce n'est même pas une aide à la compréhension, c'est juste une façon barbante de paraphraser ce qui se passe à l'écran. Adieu, les Goldbergs.

 

Welcome to the family

Voilà, je vous parlais des comédies qui ne me font pas rire, mais que je trouve marrantes, Welcome to the Family en est le parfait exemple. Déjà, je crois que c'est la première fois que j'ai un coup de foudre pour un casting dans une comédie. Alors, attendez, je vais préciser ce que j'entends par là. En dehors de Mary McCormack que j'adore depuis longtemps, je ne suis pas spécialement fan des acteurs de cette série individuellement, mais alors, j'ai trouvé qu'ils fonctionnaient incroyablement bien ensemble. Ricardo Antonio Chavira et Justina Machado, physiquement, ça le fait vraiment, et l'alchimie est parfaite. Pour ce qui est de Mike O'Malley et Mary McCormack, c'est un peu moins évident, mais la bonhommie du monsieur et le talent de madame font que ça fonctionne quand même très bien. Bon en dehors de ça, l'histoire est pas très originale. Deux familles très différentes qui se retrouvent liées parce que les deux enfants ont fait des cochonneries sans préservatif, ça sonne très classique. Mais voilà, j'ai ajouté la comédie à mes séries parce que je me suis senti drôlement bien devant. J'ai l'impression de voir un Los Angeles différent que dans les autres séries qui y sont installées, j'ai souri pas mal de fois, j'ai adoré voir tous ces acteurs interagir et je crois qu'elle vaut la peine que j'y accorde un peu plus d'attention. C'est le genre de séries qu'il est bon de retrouver chaque semaine. Mais hélas, c'est aussi le genre de séries dont je me lasse au bout de quelques épisodes. Happy Endings, par exemple, avait aussi un casting que je trouvais particulièrement bien choisi, je me sentais tout aussi bien devant, mais mon intérêt a commencé à faiblir, j'ai raté un épisode, puis deux et finalement, j'ai fini par archiver la bestiole. On verra ce qu'il adviendra de Welcome to the Family, mais je vais me faire plaisir et m'accorder une série feel good pour les soirées tristes dans mon nouveau chez moi.

 

Back in the game

Une comédie sur le baseball, imaginez ma tête en entendant pour la première fois parler de Back in the Game. Bon, certes, il y a le petit que j'avais adoré dans Private Practice, mais ça faisait un peu juste comme bon point. Bon, en plus, les comédies multi-générationelles, c'est peut-être sympa, mais c'est vraiment très classique. J'imaginais déjà tout un tas de gags basés sur le fossé entre les générations et tout le tintouin qui va avec, et finalement, ben pas du tout. Ce qui m'a assez étonné, dans le bon sens, dans ce pilote, c'est son ton. Par l'intermédiaire notamment du personnage joué par James Caan, la série prend une route réellement abrupte avec des répliques trash et osées. Elles ne sont pas forcément drôles, mais l'honnêteté des personnages frappe parfois sans prévenir. Maggie Lawson qui joue l'héroïne est peut-être celle qui m'a le moins séduit, mais il faut dire qu'elle n'a pas non plus beaucoup de matière dans ce premier épisode pour se démarquer. Le personnage de Benjamin Koldyke m'a bien plu. C'est un enfoiré de première. Il est macho, imbu de sa personne et insensible. Il y a une scène très marrante où il dit à l'héroïne, sans s'en rendre compte, qu'elle est moche, mal coiffée, mais qu'heureusement, elle a du caractère. C'est tellement odieux et il ne se rend tellement compte de rien que ça marche. Je suis pratiquement sûr d'avoir déjà vu cet acteur quelque part, d'ailleurs. Si j'avais pas autant la flemme, j'irais voir sur imdb. Bon, et autre point positif, c'est que le baseball n'est en fait qu'une excuse, on n'en parle pas vraiment, ou alors, assez peu pour que ça ne m'ait pas dérangé. Oh, et j'avais failli oublier, j'ai ri une fois ! Mais d'un rire franc. La toute dernière scène du pilote m'a pris par surprise. Pourtant, le gag était prévisible, mais je me suis quand même fait avoir. C'était un peu le miracle de ma journée et parce que c'est si rare, je lui accorderai plusieurs autres épisodes, voilà.

 

Trophy Wife

Malin Akerman, Bradley Whitford et Marcia Gay Harden au casting de Trophy Wife, rien que ça, ça la plaçait assez haut dans la liste de mes minces espoirs en matière de comédies. Alors, n'étais-je pas objectif quand je l'ai lancé ? Honnêtement, je pense que je l'étais, puisque même si j'aimais le casting, je m'attendais quand même à ne pas y trouver mon compte. Mais le fait d'avoir apprécié les précédentes m'a peut-être mis dans de bonnes conditions. Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup aimé. J'ai souri, et même ri. Si je ne trouve pas l'alchimie entre Malin Akerman et Bradley Whitford époustouflante, je trouve celle entre Malin Akerman et Marcia Gay Harden parfaite. La scène où elles sont toutes les deux présentes à l'école du fils ainé de la famille recomposée pour rencontrer son professeur est délicieuse. Les réactions très différentes face au récit érotique écrit par le garçon en question sont d'une drôlerie agréable. C'est le genre d'humour qui me plait. C'est peut-être pas très fin, mais ça passe par des mimiques, des soupirs, des ricanements et non par des mots. Je dois aussi dire que le petit dernier de la famille, un petit Chinois adopté, est vraiment excellent. Il est malin, le sacripant. C'est un grand classique, le petit mignon fourbe, dans les comédies familiales, mais ça marche à chaque fois. Que ce soit un Dewey (Malcolm in the Middle), un Brick (The Middle) ou encore un DJ (Roseanne), ce sont souvent d'eux qu'on se souvient le mieux. La troisième femme du héros a droit à moins de temps d'antenne, mais elle a l'air d'avoir une sacrée araignée au plafond et Michaela Watkins semble pouvoir être très drôle sans trop faire d'efforts. Bref, encore une comédie que j'ai ajoutée à ma liste.

 

Voilà voilà, donc, qu'est-ce qui se passe, au juste ? J'ai ajouté trois comédies à mon planning, ce qui fait cinq de plus que prévu. En plus, quand je lis les retours sur ces pilotes autour de moi, je vois très peu d'enthousiasme. La vérité serait-elle que j'ai un humour affreusement pourri ? C'est fort possible, je ne vous le cache pas, mais ça reste inquiétant. Pitié, dites-moi que je ne suis pas seul. On pourra créer un collectif de gens qui aiment des trucs pas drôles et n'aiment pas les trucs drôles. Non ? Personne ?

6 juin 2013

Oui, parfois, je regarde des séries.

Hum, je n’ai rien écrit depuis un sacré bout de temps, mais j’ai une excellente excuse, vous allez voir. Déjà, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé cette année, j’ai accumulé un retard monstre de partout. Je ne parle pas des deux petits épisodes qu’on n’a pas encore eu le temps de voir, je parle de dizaines et de dizaines d’épisodes abandonnés dans la solitude et le froid, dans un endroit peu fréquentable que je vais appeler C:\. Alors, depuis quelques semaines, c’est simple, je passe la plupart de mes soirées, vautré devant la télé, à m’empiffrer sériephagiquement.

Quand j’ai regardé la première saison de Monday Mornings, je me suis dit qu’il fallait absolument que j’écrive quelque chose à son sujet, puis la série a été assassinée par Nielsen et le chagrin m’a enlevé toute possibilité de disserter. L’envie m’a encore pris lorsque j’ai vu Top of the Lake, mais là, la série m’a tellement laissé de marbre que je me suis retrouvé avec strictement rien à dire, à part qu’ Elisabeth Moss est géniale. Reconnaissez que ça fait un peu court pour un article de blog. J’aurais pu écrire sur Nashville, c’est vrai, parce qu’il s’est passé un truc assez stupéfiant quand j’ai rattrapé les quatre derniers épisodes de la série, je suis devenu accro. Jusque-là, je trouvais la série sympa à suivre, sans plus, mais à la fin, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, j’ai été absorbé au point d’être véritablement en manque, alors que la série ne reviendra pas avant plusieurs mois. C’est quand même ballot. Fichu calendrier.

 

Nashville

 

J’aurais pu écrire sur Broadchurch, c’est vrai également. Vous savez peut-être que je suis absolument fan des “whodunit”, alors, un meurtre commis dans une petite ville britannique, vous pensez bien que j’ai ressorti ma loupe pour l’occasion. Ça fait du bien de voir une série comme ça, qui installe une vraie atmosphère, qui maitrise son intrigue et met le téléspectateur à contribution dans la recherche du coupable. C’est quand même vachement mieux quand on doit réfléchir pour trouver le suspect. Non parce que bon, passer 40 minutes à regarder des blouses blanches examiner du pipi, pour qu’à la fin, ils nous sortent que George est coupable parce qu’on a retrouvé des fibres de son slip dans la soupe empoisonnée de Trudy, son petit Yorkshire, merci bien. Bref, superbe série durant laquelle j’ai redécouvert David Tennant et découvert Olivia Colman, absolument formidable dans son rôle. La fin de la série m’a tué, littéralement. Je suis resté allongé sur mon lit, en fixant le plafond, l’œil vitreux, en m’efforçant de ne pas baver d’hébètement. Je n’avais pas ressenti ça depuis… eh bien depuis quelques jours plus tôt, quand j’ai vu le final de In the Flesh. Bon, là, je n’ai rien écrit dessus, tout simplement parce que j’avais un peu forcé sur la dose de Lexomil après avoir vu le troisième épisode. Déchirant.

 

Broadchurch

 

J’aurais pu écrire sur Hemlock Grove, mais franchement, je culpabilisais un peu d’écrire sur cette série alors que je n’avais rien dit sur les précédentes, beaucoup plus intéressantes. Alors attention, j’ai étrangement bien aimé Hemlock Grove, j’avais un peu l’impression de regarder un True Blood qui aurait fait peau neuve. C’était un chouette divertissement que j’aurais plus vu diffusé durant l’été. D’ailleurs, je voulais demander, comment ça se passe pour les Skarsgård ? Ils se reproduisent quand, et à quelle fréquence ? Parce que là, j’ai arrêté de les compter, un peu comme les Hemsworth. Je dois quand même reconnaitre que le jeune Bill a du talent, il a l’aura de la famille, quelque chose qui impressionne, et j’espère qu’on le reverra rapidement. J’espère qu’on reverra moins son partenaire de jeu, par contre, celui qui a un nom de fromage, Landon Liboiron. Je n’ai rien contre lui, mais s’il pouvait changer de métier, ça serait sympa.

Je ne parlerai pas trop de Vikings, puisque j’ai arrêté après quatre épisodes. Je ne saurais même pas dire si c’est bon ou mauvais, le sujet ne m’intéressait juste pas. Je n’ai cependant pas pu m’empêcher de remarquer que Jessalyn Gilsig avait encore obtenu un rôle de bitch manipulatrice. Décidément… Je me demande comment elle le vit. Sûrement bien, une fois qu’elle a touché son chèque, j’imagine.

J’ai vu également la première saison de The Mindy Project qui, à défaut de me faire rire, m’a fait passer des moments sympathiques quand mon esprit n’était pas d’humeur à assimiler un épisode de 40 minutes. J’ai aussi regardé d’autres trucs plus banals, comme Grimm et la fin de Chicago Fire. La première est vraiment dispensable pour le moment, à la fin de la saison 1. J’ai cru comprendre que la saison 2 était bien plus prenante, je ne sais pas encore si j’irai jusque-là, l’avenir nous le dira. La seconde n’arrive pas à passer la vitesse supérieure et nous offre un final sympatoche sans plus. Par contre, les pistes lancées pour la seconde saison sont vraiment pas encourageantes et le spin-off, eh bien, hum, j’aurai piscine le jour où il sera diffusé.

 

Orphan Black

 

J’en viens à la série qui m’a enfin poussé à venir écrire ici, Orphan Black. C’est peut-être la série sur laquelle je comptais le moins. Déjà, j’en avais très peu entendu parler, je ne savais même pas de quoi il s’agissait exactement et je ne connaissais quasi personne au casting. Un soir de folie, parce que vous savez bien que j’ose tout pour la gloire et la science, j’ai lancé le pilote. Et là, eh bien, ça a un peu été le coup de foudre. J’ai trouvé le pilote très bien rythmé et fascinant. J’ai eu un peu peur quand j’ai découvert l’histoire, je me suis dit que ça sentait le trop-plein d’ambition et que ça allait forcément se casser la figure à un moment ou à un autre, et pour être honnête, j’ai encore un peu cette peur-là après avoir fini la saison 1, mais alors, qu’est-ce que c’était fun à regarder ! C’est déjà en grande partie grâce à Tatiana Maslany, formidable. Une grande découverte, cette jeune-là, qui doit camper énormément de personnages différents, et parfois, “en même temps”. Il en faut, du talent, pour arriver à rendre ça crédible. Elle m’a scotché. Le fond de l’histoire est tout aussi accrocheur, un peu d'action par ci, un peu de drama par-là, de l’humour de temps en temps, des personnages secondaires hauts en couleur. Bref, je ne dirai quasi rien sur le pitch, le mieux est encore d’y aller vierge. Mais franchement, ça vaut vraiment le coup, j’étais absolument à fond dedans. Si j’arrive à convaincre une personne qui n’a pas vu la série de la regarder, ma vie sera réussie, j’aurais atteint mon but ultime. Donc, vous savez ce qu’il vous reste à faire, hein. Ne m’abandonnez pas sur ce coup-là.

Bon, maintenant, excusez-moi, mais j’ai une valise à préparer avant de partir pour le soleil. À mon retour, je pense que vous ne me lirez pas à propos de la dernière saison de The Big C, je n’ai vu que le premier épisode et j’ai déjà failli mourir de déshydratation lacrymale. Alors, au bout du 4e, j’ai un peu peur de l’état dans lequel je serai. À très bientôt !

13 avril 2013

What if … au Festival Séries Mania

Des fois, je me déteste. Je me déteste d’être bloqué à ce fichu niveau 133 de Candy Crush, je me déteste de ne pas être Parisien, je me déteste d’avoir trouvé un boulot pile au mois d’avril, je me déteste de louper le rendez-vous sériphilien le plus intéressant qui existe actuellement en France. Je parle bien sûr du Festival Séries Mania qui se déroulera du 22 au 28 avril au Forum des images.

Voilà, je me déteste pour tout un tas de raison, mais comme on m’a demandé très gentiment d’en faire la publicité et que l’évènement mérite vraiment qu’on y accorde de l’attention, je me suis torturé un peu plus en imaginant le programme que j’aurais suivi si j’avais eu la chance d’y assister.

Lundi 22 Avril

Quoi de mieux pour commencer qu’une table ronde sur un sujet qui nous a tous (ou presque) traversé l’esprit un jour ou l’autre, surtout ces dernières années. Adaptations, remakes et reboots : Les séries sont-elles toujours aussi créatives ?  Je pense que l’intitulé montre assez clairement où se situera le débat. Sympa pour commencer ce festival, non ?

Mardi 23 Avril

 

30 grader

 

Mon mardi serait totalement dédié à la Suède.

Je m’imagine m’installer tranquillement devant les deux premiers épisodes de 30 Grader i February et me laisser porter par l’histoire de ces Suédois qui décident de partir vivre en Thailande pour trouver ce qu’ils n’ont pas su trouver dans leur pays natal. Une série qui s’annonce bourrée d’émotions, d’humanité, qui repose sur la quête de soi et du bonheur… Bref, de la poésie à la télé, ça fait parfois énormément de bien.

Le soir même, à 20h30, je jouerais des coudes pour assister à la soirée marathon de Don’t ever wipe tears without gloves. Cette minisérie de 3h nous raconte les ravages occasionnés par l’apparition du Sida dans la communauté gay de Stockholm, dans les années 80. Pour avoir vu les premières minutes (certes, sans rien comprendre du tout), il ne fait pas de doute que rien ne sera épargné au téléspectateur. La série débute sur une scène terriblement authentique et douloureuse.

Mercredi 24 Avril

Le programme serait un peu plus léger, mais tout aussi chouette. Les nouveautés australiennes m’ont pas encore convaincu cette année. Je ne suis pas tombé sous le charme de The Doctor Blake Mysteries et j’ai littéralement détesté Mr & Mrs Murder. Cela dit, je n’ai toujours pas pris le temps d’essayer Please Like Me qui pourtant semblait être la plus prometteuse. Je fais tout à l’envers, c’est pas nouveau. A partir de 21h15, le festival proposera la projection des trois premiers épisodes de la série, suivie d’un débat avec le producteur et l’une des actrices. Cela fait deux raisons d’assister à tout prix à cette soirée. La série est qualifiée par les organisateurs de Girls au masculin, ça fait donc trois raisons. L’Australie est capable du meilleur, surtout en matière de dramédies, je tiens là ma quatrième raison. N’en jetez plus, c’est déjà vendu.

Jeudi 25 Avril

 

unité9

 

Premier gros dilemme insurmontable. J’aurais pu choisir d’aller voir les deux premiers épisodes de la saison 2 de Boss. J’aurais surtout pu choisir d’aller à la rencontre avec Farhad Safinia, le créateur de la série, mais non, l’appel d’Unité 9 a été plus fort. Je vous avais déjà parlé du pilote de cette série québécoise que j’avais plutôt apprécié. Mais il faut savoir que, depuis, j’ai englouti la saison 1 et que je suis devenu absolument accro. C’est terriblement bien écrit et bien joué, j’en veux plus, maintenant, tout de suite, immédiatement. Alors, certes, vous vous dites qu’ayant déjà vu la série, j’aurais pu m’en passer et aller voir M. Safinia à la place, mais figurez-vous que les organisateurs du festival ont invité André Béraud, le directeur de la fiction de Radio Canada. Alors là, non, j’ai tellement envie de construire une statue à son effigie que je ne peux décemment pas louper cette rencontre. Je ne sais pas qui a eu l’idée de lui demander de venir, mais je veux bien créer deux statues, ça ne me dérange pas.

Vendredi 26 avril

Je commencerais avec une deuxième table ronde qui touche à un sujet des plus actuels. Les séries transmedia : Quelles réalités ? Quels enjeux ? Et puisque qu’ils sont les mieux placés pour nous expliquer le pourquoi du pourquoi, je vous fais partager ce que le programme nous indique. “Que ce soit pour faire vivre une série entre deux saisons, parfois séparées de plusieurs années, ou en proposant des expériences multiplate-forme, ludiques et immersives en parallèle des diffusions, le transmedia permet de transformer le spectateur passif en acteur de sa série préférée. À partir d’exemples concrets, nous analyserons cette tendance, avec les créateurs et diffuseurs de ces nouveaux formats.” Bon, j’avoue que toute cette histoire de transmedia me dépasse un peu, mais comme on en parle de plus en plus, je me dis que ça me ferait pas de mal d’essayer de comprendre un peu mieux le bouzin. Après ça, direction Redfern Now parce que j’ai prévu de voir la série depuis un bail et que j’ai honte de ne pas l’avoir fait.

Samedi 27 avril

 

monmeilleurami

 

Après-midi chargée, en ce samedi. A 14h30, j’irais regarder Mon Meilleur Ami. Pourquoi ? Parce que c’est québécois, que c’est ma monomanie du moment, qu’il y a Claude Legault dedans et que j’en avais jamais entendu parler. A peine la projection terminée, je filerais rejoindre les jeunes de Puberty Blues. J’ai assez envie de revoir les premiers épisodes, et surtout, de pouvoir échanger avec le scénariste de la série. Et enfin, à 21h, j’irais à la présentation de Going Home. Bon, je n’y connais absolument rien en séries japonaises. Découvrir les “jdramas” est dans mes projets depuis un bon moment déjà, mais je n’ai pas encore pris le temps de le faire. Pour être honnête, même si je pense que la série me plairait, j’aurais choisi cette projection-là juste pour pouvoir rencontrer Livia de My télé is rich ! qui est chargée d’en faire la présentation.

Dimanche 28 avril

Ah, pour le final, j’aurais choisi de me la jouer aventurier en allant à la projection de Burning Bush qui est une série… tchèque ! Un drama d’un pays où je ne suis encore jamais allé sériphilement parlant et dont le sujet est plus que prometteur, vu qu’il traitera de Jan Palach qui devint le symbole de la résistance à l’occupation soviétique en s’immolant par le feu. Si ça, c’est pas du sujet alléchant, je ne m’y connais plus. Je n’e serais pas allé au marathon comédies, vous savez que c’est vraiment pas mon truc, mais pour ceux qui comptent y aller ou qui hésitent, n’oubliez pas qu'est prévu la projetion de A Moody Christmas dont je vous ai déjà parlé.

Je me rends compte que j’ai exclu de mon programme presque tout ce qui est américain et anglais, mais la sélection est là aussi très bonne, Game of Thrones, Girls, The Americans, Nashville, House of CardsIn the Flesh…Ce n’est vraiment pas par snobisme ou autre, c’est juste que ces séries-là sont plus faciles d’accès et peut-être un peu trop répandues comparé à d’autres qu’on n’aura peut-être plus jamais l’occasion de voir en France.

Si jamais vous assistez à une de ces projections, pensez à moi et surtout, venez me raconter ce que j'ai raté. Si vous rencontrez André Béraud, dites-lui que je cherche un travail et que je suis prêt à cirer ses chaussures et faire le ménage chez lui. Demandez-lui aussi s’il sait quand sera diffusée Autopsies

Plus d'informations sur le festival ici : http://www.forumdesimages.fr/fdi/Festivals-et-evenements/Series-Mania-saison-4

22 mars 2013

Trois continents, trois pilotes.

Je n’ai pas pu regarder mes séries tranquillement ces derniers temps, et voilà ce qui arrive, 538 pilotes à regarder. C’est vraiment trop demander, que le monde arrête de tourner quand je ne suis pas disponible ? Donc du coup, je rattrape doucement, je jette plus facilement, je suis probablement plus exigeant, moins patient, mais c’est la seule solution pour me sortir de cette situation terrible. Prier Sainte Rita et Saint Jude n’aura servi à rien, ils m’ont jamais aidé ces deux nazes, je demanderai plutôt à Belzébuth la prochaine fois. Au moins, je passerai l’éternité au chaud, à jouer au poker avec Satanas et Diabolo. Trêve de bavardage, j’ai décidé de vous faire un petit tour du monde des pilotes que j’ai pu rattraper jusqu’à maintenant. Il viendra probablement un autre article de ce genre, voire plusieurs, quand j’aurai trouvé le moyen d’arrêter de dormir tout en gardant ma fraicheur et ma bonne humeur légendaires.

 

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Commençons par In the Flesh, nouvelle série britannique. Il faut déjà savoir que les zombies ne m’ont jamais effrayé. Alors, n’allez pas croire que je me la joue, je suis un gros trouillard, je sursaute parfois rien qu’en voyant mon ombre, mais mes peurs portent sur des éléments plus rationnels, plus concrets. Les zombies, loup-garous, momies et autres bestioles traditionnelles me laissent de marbre. Par contre, quand il s’agit d’échappés de l’asile, de clowns cannibales, c’est autre chose. J’ai des envies de vasectomie quand je vois des gamins psychopathes et j’aurais pu mettre le feu au Joupi du coin après avoir vu l’oeuvre de Chucky. Bref, revenons à In the Flesh. Je savais juste que ça parlait de zombies, je m’attendais donc à une série d’épouvante, et en fait, il n’en est rien du tout. La série prend un aspect beaucoup plus sociologique. Après une contamination mondiale qui a visiblement été sanglante, les scientifiques ont trouvé un moyen de guérir les zombies de leur frénésie meurtrière et le monde entier se prépare à leur réinsertion. Le problème, c’est que les massacres du passé n’ont pas été oubliés et un mouvement virulent anti-ex-zombies s’est peu à peu constitué. La justice personnelle a pris le dessus, la traque des anciens zombies est en route, les dénonciations et la délation vont de bon train et la situation dans laquelle se trouve la petite ville que nous voyons ne peut que nous rappeler les heures les plus sombres de notre Histoire. C’est une série qui s’annonce bien plus profonde que je ne l’aurais cru, cette histoire de zombies n’est en fait qu’un prétexte à une analyse sociale des plus intéressantes. A suivre avec grand intérêt donc.

 

MrandMrsMurder

Il y a du guest de première qualité dans Mr and Mrs Murder, nouvelle série australienne qui raconte les aventures d’un couple de nettoyeurs de scènes de crime. Entre Anthony Hayes et Hugo Johnstone-Burt, on peut dire qu’ils ont mis le paquet pour le pilote. Malheureusement, il n’y a bien que là qu’ils ont mis le paquet. La série se vend elle-même comme une série humoristique et la chaine semble vouloir souligner cet aspect, mais alors, ce n’est vraiment pas drôle. C’est même pire, c’est ringard. Les dialogues, les acteurs, la mise en scène, la musique, tout est absolument ringard, ça en est presque gênant. Je me demande comment on peut en venir à commander une série de ce genre. C’est Patrick Sebastien, le directeur de la programmation de Ten ou quoi ? Non, vraiment, c’est pas possible, même Derrick pourrait  se moquer d’eux. Je vais donc passer mon chemin rapidement, et pitié, plus jamais ça. Si vous voulez une série policière drôle, allez plutôt voir du côté de Miss Fisher’s Murder Mysteries. Là au moins, c’est réussi, et puis y a Essie Davis.

 

Cult

Cult est en elle-même un sacré concept. Une série dans une série. Des fans un peu trop à fond, des psychopathes, un gourou, et une frontière entre la réalité et la fiction des plus minces. J’avoue ne pas avoir encore tout compris. Ce que je peux dire après ce pilote, par contre, c’est qu’avec un concept comme celui-ci, il faut une écriture et des acteurs extrêmement solides, sinon ça devient ridicule. Et là, on ne peut pas dire que ce soit parfait. Les dialogues sont navrants et j’ai rarement été autant gêné par le jeu des acteurs dans une série US. Alors, je ne pense pas que ça vienne des acteurs en eux-mêmes, mais plutôt de ce qu’on leur fait dire et de leur direction. Ça sonne tellement faux dès le début que j’ai eu du mal à différencier la fiction de la “réalité” au départ. J’espère vraiment que l’écriture va s’améliorer, parce qu’on frise le grotesque pendant toute la durée du pilote. Ce qui est très drôle, c’est que Cult semble un peu être le fantasme de la CW. La série dans la série, diffusée sur la CW, est un énorme succès, les gens en sont fous, les fans sont déchainés, des sites et des jeux de rôle fleurissent de partout, c’est un peu Lost puissance 15, alors que, soyons francs, ça a l’air vraiment mauvais de chez mauvais. Les scènes que l’on voit d’elle sont soit risibles, soit d’un ennui profond, surtout lorsqu’elles s’attardent sur le fameux gourou. En fait, tout est vraiment aberrant et c’est ce qui la rend presque fascinante. Je dis bien presque, hein, faut pas déconner non plus. N’empêche que, malgré tous ces affreux défauts, la série est intrigante et je vais peut-être me laisser tenter par les épisodes suivants. On sera sûrement au-delà du guilty pleasure, ceci étant dit.

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8 février 2013

[Semaine Québécoise] Sixième et dernière étape - Mémoires Vives

Quand on connait un minimum les différentes chaines et le fonctionnement de la télé américaine, il est assez simple de repérer quel ton aura une série. On sait à quoi s’attendre quand on lance une série de la CW, il en va de même quand on lance un drama ABC (Encore que, visiblement, ça va changer), on sait aussi plus ou moins ce que l’on va trouver en attaquant un procédural de CBS. Mais lorsqu’on s’attaque à un système différent, tout pronostique devient impossible, surtout quand on est sur Radio Canada. 19-2, Tu M’aimes-Tu ou encore Apparences n’ont strictement rien en commun au niveau du genre et du ton. Alors, quand jonath666 a attiré mon attention sur Mémoires Vives, je m’attendais un peu à tout et à rien, et pour faire les choses à fond, j’ai pris mon courage à deux mains, et je ne suis même pas allé voir le synopsis. Quand je vous disais que, pour la science et la gloire, j’étais capable de tout.

 Attention, petits spoilers par-ci, par-là.

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Je m’attendais à n’importe quoi, mais je ne m’attendais certainement pas à un soap, car oui, Mémoires Vives en est véritablement un. Alors, comprenez-moi bien, je parle de primetime soap et pas des soaps interminables que l’on peut apercevoir en journée. Et, venant de moi, ce terme n’est pas péjoratif, loin de là. Les soaps réussis font les meilleurs guilty pleasures, voire les meilleurs pleasures tout court. C’est d’ailleurs un genre qui a été pas mal mis en avant ces derniers temps avec Revenge, Dallas 2012, Deception, ou encore Nashville. Bon, on n’est pas non plus au niveau des séries les plus excessives, il n’y a pas encore de jumeaux maléfiques ou d’infirmières psychopathes, mais dans les quatre premiers épisodes, il y a quand même une intrigue qui ferait rougir Sue Ellen.

Dans Mémoires Vives, Jacques est à la tête d’une famille liée par la disparition d’une de ses enfants, Laurie, dans les années 80. Elle ne sera jamais retrouvée et conduira le patriarche à créer la fondation Mémoires Vives destinée à aider et accompagner les familles de disparus. Quand je dis que Jacques est à la tête d’une famille, c’est pas totalement vrai, il est plutôt à la tête de trois familles puisqu’il a le don de multiplier les épouses et les enfants. Une sorte de famille recomposée 2.0, en gros. Ainsi, et comme dans la plupart des soaps, on se retrouve avec une grande palette de personnages auxquels il arrive des choses plus ou moins sensées, et au milieu de tout ça, il y a évidemment quelques secrets explosifs.

Pour vous donner une idée et présenter rapidement certains personnages, il y a Francine, la première femme, insupportable et rongée par un mystérieux mystère mystique. Vient ensuite Claire, la deuxième femme, qui se remet à flirter et n’hésite pas à se saouler avec ses copines qui se marrent comme des baleines en parlant de sècheresse vaginale. Puis arrive Mathilde, l’une des filles, qui a hérité du don de reproduction de son père et tombe enceinte dès qu'elle se met sur le dos, et Flavie, sa soeur psy, qui va rompre et se remettre avec sa copine peut-être six fois en quatre épisodes, tout en trouvant le temps de se faire taper dessus par l’une de ses patientes. Bon, je vais arrêter là, la démonstration, mais il y a encore d’autres personnages plus ou moins connectés avec la famille qui ont aussi leur lot d’intrigues.

 

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J’ai bien conscience qu’en me lisant, on a l’impression que la série est complètement stupide, et je dois avouer qu’à bien des égards, elle l’est. Mais bizarrement, ça fonctionne super bien. C’est simple, je crois que je suis accro à ce téléroman, alors que je ne sais toujours pas de quoi la série parle exactement. Est-ce que la disparition de Laurie est au centre de la série ? Est-ce qu’on va découvrir de nouvelles choses à son sujet ou est-ce simplement les chroniques farfelues d’une famille pas comme les autres ? Au bout de cinq épisodes, c’est un mystère, et pourtant, j’ai hâte de voir le suivant. Cette série a définitivement quelque chose, elle s’assume complètement. Certains dialogues sont bien vus et le casting réussi rend la galerie de personnages très attachante. Elle ne marquera sans doute pas l’histoire de la télé, mais pour le moment, elle divertit, surprend, amuse, et surtout, elle intéresse. Je n’en demande pas plus, surtout quand je viens d'enchainer des séries bien plus sombres et éprouvantes.

C'est sur cette courte, mais sympatique impression que s’achève ce voyage qui aura été plus qu’agréable. Il est venu le temps, non pas des cathédrales, mais de faire mes valises pour changer un peu d’air et découvrir ce que le reste du monde nous a offert pendant cette parenthèse. J’espère vous avoir donné envie de vous essayer aux séries québécoises, ou, si c’était déjà fait, de jeter un oeil aux séries que vous n’aviez pas encore essayées. Moi, en tout cas, ça m’a apporté beaucoup, télévisuellement parlant, et je pense renouveler l’expérience bientôt avec une autre région. Peut-être au pays du soleil levant, allez savoir…

6 février 2013

[Semaine Québécoise] Cinquième étape - Unité 9

L’univers carcéral, c’est un thème qui ne m’a jamais vraiment emballé. J’ai bien sûr vu Oz, que j’ai beaucoup aimée d’ailleurs, mais ce n’est pas un univers dans lequel j’ai hâte de me plonger. Les rares séries que j’ai vues sur le sujet mettaient en scène des prisonniers masculins, je n’ai jamais regardé Bad Girls par exemple et beaucoup de projets de séries sur des prisonnières sont passés à la trappe avant même que la curiosité ne me pique. Soyons honnêtes, je n’aurais de toute façon jamais regardé le spin off de Prison break s’il avait vu le jour, ni le spin off de The L Word d’ailleurs. Je jetterai peut-être un oeil à Orange is The New Black, mais ce sera sans grand enthousiasme. Tout ça pour dire que si l'on ne m’avait pas vanté la qualité de Unité 9, je l’aurais probablement évitée. Et même avec ça, si je n’étais pas virtuellement parti au Québec pendant trois semaines, je crois que je n’aurais pas tenté.

 

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Quand j’ai lancé le pilote d’Unité 9, je ne vais pas vous mentir, j’étais plein de préjugés. Je m’attendais à un truc glauque et violent. Je voyais déjà une série qui allait tout faire pour nous choquer, bourrée de sexe, de coups de couteau et de cellules dégueulasses. Ah lala, que j’aime me tromper à ce point. Unité 9, son premier épisode du moins, n’est rien de cela.

Déjà, Marie est un personnage (principal) auquel le téléspectateur peut facilement s’identifier. On ne sait pas vraiment ce qui l’a poussée à commettre le crime pour lequel elle est envoyée en prison, mais ses réactions au moment de la sentence et de son transfert sont d’une justesse très appréciable. Elle ne joue pas les gros durs, elle ne joue pas non plus la victime, elle est juste terrorisée par ce qui est en train de lui arriver. Elle pose des questions à la détenue qui l’accompagne pour tenter de se rassurer, de savoir plus précisément ce qui va se passer et où elle va atterrir. C’est véritablement la peur qui la paralyse et elle essaie simplement de rendre l'inconnu qui l’attend un peu moins… inconnu. Ce qui est le plus marquant dans ce personnage, c’est qu’elle semble être Madame Tout-le-monde. Elle avait une belle maison et a élevé deux filles qui semblent tout à fait normales, mais un enchainement d’évènements encore inconnus l’a conduite en prison et on a la désagréable impression que ça aurait pu arriver à n’importe qui. J’ai pas pu m’empêcher de me dire que j’aurais probablement réagi de la même façon. Une écriture aussi crédible permet forcément de rentrer rapidement dans la série.

Deuxième bonne surprise, la prison en elle-même. On est bien loin de Fox River et Emerald City. Les détenues sont placées par groupe dans des sortes de petits appartements équipés. Inutile de chercher les cellules froides en béton et les toilettes sales situées à 50 centimètres d’un sommier en ferraille. Ici, l’intérieur ressemblerait presque à un studio d’étudiant soigné.

 

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Troisième bonne surprise, les détenues elles-mêmes. Trainant toujours mes préjugés derrière mon dos, j’ai été soulagé de voir que ces femmes n’étaient pas le stéréotype de la grosse brute qu’on a l’habitude de voir dans les séries. Il règne d’ailleurs une assez bonne ambiance entre elles dans ce premier épisode. Les détenues de l’unité 9 font même tout pour fêter l’anniversaire d’Elise, la plus âgée, qui pourrait bien obtenir prochainement sa liberté conditionnelle. On ne connait pas encore le passé des différentes filles, en grande partie parce que l’une des règles en prison serait de ne jamais demander ce qu’elles ont fait pour arriver là, mais on a tout de suite hâte d’en savoir plus sur leur passé. Je retrouve d'ailleurs avec plaisir Catherine Proulx-Lemay que j'avais trouvée excellente dans Aveux.

Ce que je pourrais reprocher à ce premier épisode, c’est le traitement réservé au personnel de la prison. Que ce soit les gardiennes ou le directeur, ils passent pour les méchants de l’histoire. J’ai trouvé cette espèce de manichéisme inversé passablement maladroit. Il ne peut pas y avoir que du bon chez ces prisonnières, tout comme il ne peut pas y avoir que du mauvais chez ceux qui les surveillent. J’espère que la série ne tombera pas dans le piège de la caricature par la suite et mettra un peu de nuance dans l'écriture de ces personnages-là.

En résumé, Unité 9 est décidément encore une sacrée bonne surprise québécoise. Alors que, contrairement à Aveux ou Vertige, le public (c’est-à-dire moi) n’était vraiment pas acquis, je me surprends à vouloir rattraper mon retard rapidement. Bon, il y a déjà eu 17 épisodes diffusés et il y en aura 26 en tout, donc j’ai du pain sur la planche. D’ailleurs, hop, j’y retourne, là. A bientôt pour la sixième et dernière étape !

4 février 2013

[Semaine Québécoise] Quatrième étape - 19-2

Comme je n’ai peur de rien et que je suis décidé à mener cette parenthèse québécoise jusqu’au bout, j’ai choisi pour cette quatrième étape de me pencher sur un cop show, comprenez “série policière”. C’est un genre qui m’ennuie au plus haut point, les épisodes à enquêtes et les personnages qui stagnent pendant 10 saisons, très peu pour moi. J’ai même pris la très mauvaise (ou très intelligente, selon les points de vue) habitude de ne même plus essayer les pilotes de ces séries-là. J’ai donc lancé 19-2 très prudemment, en pensant que j’allais peut-être perdre 40 minutes de ma vie. Mais bon, je suis comme ça, moi, j’aime prendre des risques dans la vie pour la science et la gloire.

 

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L’avantage, quand on lance une série comme ça, sans rien savoir ou presque de son pitch, c’est qu’il y a toujours un minimum de surprise. En l’espèce, la surprise a été assez importante, puisque je me suis rendu compte que 19-2 était plus un ensemble show qu’une série policière classique. Si vous avez lu mon billet sur Chicago Fire, vous savez que je suis assez fan du genre (Sinon, si ça vous dit, vous pouvez toujours suivre les tags en fin de billet). Les ensemble show sur les flics ou les médecins, vous pouvez en envoyer, j’en mange souvent et sans problème. J’idolâtre – peut-être un peu trop – ER et Third Watch et j’avoue sans honte avoir regardé plusieurs échecs, comme The Unusuals et Mercy. Mais au final, je n’avais vu que des séries américaines jusqu’ici. Enfin, j’ai bien regardé quelques épisodes de PJ quand j’étais jeune et naïf, mais on va dire que ça ne compte pas.

Bref, tout ça pour dire que si le métier de flic ou de médecin n’est qu’un prétexte pour voir évoluer des personnages ayant atteint le PMR (Potentiel Minimum Requis), j’achète et je ne revends que si c’est vraiment mauvais, ce qui arrive quand même fréquemment.

Dans 19-2, on entre dans l’intimité d’une brigade de patrouilleurs de Montréal par l’intermédiaire de deux policiers. Il y a tout d’abord Chartier qui arrive tout droit de la campagne et qui se retrouve associé à Berrof, qui lui, revient tout juste d’un long congé après qu’un évènement traumatisant ait frappé son ancien équipier et lui. Alors, je vous préviens tout de suite, on va découvrir cet évènement dès les premières minutes du pilote et il va annoncer directement la couleur de la série. Je peux vous dire que ça met dans d’excellentes conditions. Une série qui nous offre une telle scène ne peut véritablement pas être mauvaise.

Tout au long des épisodes de cette première saison, la série va évidemment se pencher sur cette association imposée de Berrof et Chartier. Le premier ne veut pas avoir de partenaire et le fait bien sentir au second qui a quand même quelques années de métier derrière lui et n’a rien demandé à personne. Les deux policiers ont du mal à se comprendre, à comprendre les réactions de l’autre, et surtout, à se faire confiance. On peut sans aucun doute mettre ces problèmes sur le dos de leur passé, puisque tous les deux trainent de lourds bagages qui interagissent inévitablement avec leur vie professionnelle.

A ce propos, la forme de la série peut parfois gêner. Elle fait souvent le parallèle entre certaines interventions et le passé des patrouilleurs et essaie de se différencier en utilisant autre chose que l’éternel filtre teinté pour effectuer les retours dans le temps, mais ce n’est pas toujours très réussi. Les flashbacks et autres artifices - que je ne peux vous dévoiler sans spoiler une bonne partie d’une des intrigues - ne sont pas très bien intégrés. Notre boussole s’emballe et il nous faut quelques secondes pour arriver à situer la scène dans le temps et l’espace. On finit par s’y habituer, une fois que l’on est plus familiers avec le passé des personnages et que l’on commence à connaitre la série, mais au bout de 8 épisodes, il arrive encore que je me perde dans la chronologie de l’épisode.

 

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On va donc suivre les différentes interventions de Chartier et Berrof. Elles seront parfois déchirantes, parfois terrifiantes, et parfois drôles. C’est ce mélange qui fait la réussite de la série et qui fait d’ailleurs la réussite de toutes les bonnes séries de ce genre. On assiste à tout, les bons moments, comme les mauvais. On peut enchainer une intervention musclée durant laquelle une femme se fait violemment maltraiter par son mari et une intervention où une femme manquera de mourir d’hypothermie en tentant de voler une dinde congelée. On pourra également assister à une grande beuverie entre les membres de la brigade, alors que quelques heures plus tôt, l’un d’eux frôlait la mort lors d’une arrestation. Et, comme c’est un ensemble show et que Chartier et Berrof ne sont pas les seuls patrouilleurs, on aura l’occasion de faire la connaissance de leurs collègues. Si la plupart sont encore trop en retrait à mon goût, ils ont tous une histoire individuelle intéressante. De l’alcoolisme, en passant par des problèmes de violences domestiques et de béguins délicats, c’est une brigade vivante, un cocktail de personnalités parfois explosif dans lequel les égos se heurtent sans pour autant entacher l’esprit de fraternité qui y règne.

Je dois avouer cependant que la série connaît quelques problèmes de rythme. Après une séquence formidable où l’on ne perd pas une miette de ce qui est en train de passer, il n’est pas rare que l’on tombe soudainement dans l’ennui. Alors, comprenez-moi bien, je ne demande pas de l’action non-stop pendant 40 minutes, au contraire, mais tout est une question de dosage. L'un des épisodes est carrément coupé en deux. Pendant les vingt premières minutes, tout va très vite, on s’accroche, on s’essouffle, on adore, puis c'est la catastrophe, quand tout s’arrête, plus rien ne se passe et l’on assiste douloureusement aux vingt dernières minutes qui s’attardent sur des intrigues molles et peu intéressantes. On ressort de l’épisode mitigé alors qu’avec un équilibre plus travaillé, l’épisode aurait pu être excellent.

19-2 est donc un bon ensemble show, il dépeint des tranches de vie touchantes, effrayantes et cocasses, mais la marge de progression est bel et bien là. Si la série laisse un peu plus de place à ses personnages secondaires et si elle arrive à équilibrer ses épisodes, elle deviendra sans aucun doute un petit bijou télévisuel. On n’en est pas encore là, mais c’est largement réalisable. A noter que la chaine canadienne CBC vient de commander un remake en anglais qui sera visiblement quasi-identique. En gros, on ne change rien, juste la langue. Si comme moi, vous ne voyez pas trop l’intérêt artistique de l’exercice, levez la main. Enfin bon, j’y jetterai sûrement un œil, par curiosité, mais je suis plus que dubitatif.

PS : C’est la dernière semaine de ma semaine québécoise, alors profitons-en ! (Oui, mes semaines font plusieurs semaines, je reste jeune plus longtemps, comme ça.)

29 janvier 2013

[Semaine Québécoise] Troisième étape - Vertige

Vous avez déjà eu l’impression, devant une série, que le train partait sans vous ? Je ne parle pas des séries pour lesquelles on ne tente même pas de monter à bord, je parle des séries pour lesquelles on veut vraiment rejoindre sa place et atteindre le terminus. Alors, on court le long du quai en espérant le rattraper, mais évidemment, c’est trop tard et on finit par rentrer chez soi, bien dépité. Eh bien voilà, c’est un peu ce que j’ai ressenti devant Vertige.

 

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Et pourtant, pourtant (là, normalement, si vous connaissez vos classiques, je viens de pourrir vos cerveaux avec du Aznavour), tout était réuni pour que Vertige entre dans mon panthéon des miniséries. Daphnée Roussel, qui dirige une sorte de skatepark, se jette un soir du haut de son toit. Certains vont en boite, d’autres au bowling ou au ciné, Daphnée, elle, atterrit sur une voiture quelques dizaines de mètres plus bas et se retrouve plongée dans le coma. Tout le monde croit à une tentative de suicide suite à une dispute avec son petit ami Laurent, mais évidemment, la vérité se révèle plus compliquée et sombre. Entre un frère qui insiste un peu trop lourdement pour que les médecins la débranchent, une soeur qui semble culpabiliser pour une raison mystérieuse  et un ex qui ne semble pas vraiment touché par l'événement, on ne peut pas dire que le téléspectateur manque de suspects. Et puis, on a la carte “Famille Dysfonctionnelle à secrets”, donc bien sûr, ceux qui me lisent le savent, mes neurones s’agitent.

Le premier épisode est réussi, le prologue plonge directement le téléspectateur dans une ambiance froide et intrigante qui me rappelle à chaque fois l’atmosphère qu’on peut retrouver dans les séries scandinaves. On nous distribue peu à peu les cartes nous permettant de saisir les enjeux de la série, les comédiens sont impeccables et l’intrigue, prometteuse.

La suite, bien qu’on ne puisse vraiment pas la qualifier de mauvaise, est beaucoup moins surprenante. Tout le mystère entourant le saut de Daphnée tourne autour d’une vague histoire de gros sous qui m’a un peu perdu, et surtout, pas vraiment intéressé. Tout ce que je peux dire, c’est que la parcelle sur laquelle se trouve le skatepark va gagner beaucoup de valeur, et que bien sûr, là où il y a de l’argent, il y a des vautours. Tout un pan de l’intrigue va donc tourner autour de magouilles financières, des magouilles pas toujours très claires pour le téléspectateur cérébralement limité que je suis. Vous le voyez, le train qui commence à partir, là ?

 

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Mais comme Adrien Brody, je m’accroche et je commence à courir, seulement voilà, la suite ne va pas vraiment encourager mes efforts. Il faut dire que mon activité physique quotidienne se résume à lever le bras pour ouvrir la porte du frigo, je pouvais pas sprinter comme ça bien longtemps. Donc, comme je le disais, cette histoire d’argent n’a pas été mon seul problème. Les différentes révélations que la série nous offre n’ont pas été à la hauteur de mes espérances. J’ignore si ça vient des révélations en elles-mêmes ou de l’écriture, mais le résultat n’a pas vraiment eu d’effet sur moi. Pas de surprise, pas même un petit étonnement et même un peu d’agacement à la toute fin. Le soufflé monte lentement et s’effondre petit à petit au rythme des non-rebondissements.

En lisant ce billet, j’imagine qu’on a l’impression que je n’ai pas aimé, ce n’est pas totalement vrai. J’ai regardé les six épisodes sans trainer les pieds, j’ai trouvé les acteurs fantastiques et dans tous les cas, on ne peut pas qualifier Vertige de ratée. C’est simplement que, comparée à ses sœurs (Apparences et Aveux pour ne pas les citer), elle ne fait pas tout à fait le poids et ne me marquera malheureusement pas. Elle n’a pas eu assez de temps pour développer la psychologie de ses personnages et elle en a, au contraire, presque trop eu pour développer son intrigue. Le cocktail n’est pas mauvais, il est juste mal dosé et joue trop la sécurité.

PS : Ce voyage au Québec commence à être assez extraordinaire et ce qui est prévu pour la suite est vraiment ultra-prometteur. J’essaie de ne pas trop m’attendre à du sensationnel, car la déception peut toujours se pointer au bout du chemin, mais il devient vraiment difficile de ne pas verser dans le sur-optimisme. Si je pouvais, j’irais habiter là-bas rien que pour pouvoir regarder la télé toute la journée et pour pouvoir placer des mots anglais n’importe où dans mes phrases sans passer pour un dingue ou un idiot prétentieux. Je trouve ça formidable, ce mélange de deux langues, ça rend les possibilités de s'exprimer tellement plus riches. Quand ce que l'on ressent est tout simplement impossible à décrire en français et que le mot ou l'expression existe en anglais (ou vice versa), c'est juste extra. So, see you au billet prochain !

26 janvier 2013

[Semaine Québécoise] Deuxième étape - Tu M’aimes-tu ?

Je continue mon voyage au Québec avec cette petite série au nom si doux et peut-être un peu tarte au premier abord. D’habitude, je n’aime pas trop dévoiler mon avis directement, histoire de vous faire décéder à coups de suspens insoutenable, mais là, je ne peux pas m’empêcher de répondre tout de suite. Oui, je t’aime beaucoup, arrête les niaiseries et viens frencher dans mon char. (Oui, je suis quasi bilingue en français du Québec.)

 

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La série débute sur la rupture entre Valérie et Fred, ou plutôt, sur la rupture de Valérie avec Fred. Son amour pour elle était profond et sincère. Persuadé qu’elle va revenir et nageant dans le déni le plus complet, il va tomber de haut en réalisant que cela n’arrivera probablement jamais. Dévasté, il va vivre cette rupture comme un vrai deuil, passer les différentes étapes avec plus ou moins de difficulté et même pousser le vice jusqu’à intégrer un groupe de soutien pour personnes endeuillées. Je ne vous cacherai pas que l’interprétation de Sébastien Huberdeau est tellement authentique que de mauvais souvenirs pourraient remonter à la surface et vous laisser complètement KO après le premier épisode.

Au même moment, il fait la connaissance de Mélanie, sa nouvelle voisine. Sa joie de vivre et son énergie vont tout de suite contraster sévèrement avec l’état de Fred. Mais ce dynamisme cache une capacité exceptionnelle à faire l’autruche. Grande phobique de l’engagement, elle couche avec les hommes comme on enquillerait les shots de tequila sur une plage mexicaine à la Casa de Pedro. Elle repousse toutes les tentatives de rapprochement, et pourtant, parallèlement, elle est terrorisée à l’idée de finir seule. C’est un peu le genre de personnes qu’on a envie de secouer en lui disant qu’il faudrait peut-être arrêter d’être stupide tant elle a tout pour plaire. Sublime, intelligente et extrêmement drôle, je ne vous donne pas dix secondes pour tomber sous son charme.

Puis il y a Dave, joué par Steve Laplante dont je vous ai déjà parlé. Alors, je craignais qu’Aveux m’ait rendu l’acteur complètement antipathique, et heureusement, ça n’a pas été le cas. Steve Laplante revient (avec plus de cheveux... bizarre, bizarre) dans un rôle des plus attachants. Dave, le meilleur ami de Fred, est marié et a deux enfants. Il est heureux et mène une vie rangée, même si les enfants et son travail l’éloignent un peu de sa femme. Si le personnage a du mal à trouver sa place au début de la série, il décroche lui aussi une intrigue extrêmement touchante au bout de quelques épisodes. Je ne peux rien vous en dévoiler pour ne pas gâcher l’intrigue, mais là encore, il s’agira d’amour. Mais d’un amour différent des deux autres intrigues, un amour qui a peut-être un impact plus important sur l’orientation que prendront nos vies, sur nos choix et nos réactions.

A noter que Steve Laplante ne fait pas que jouer dans la série, il est aussi à l’écriture.

 

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Je vous ai parlé des personnages principaux, mais j’ai presque envie de préciser “personnages humains” puisque la série possède deux autres éléments essentiels. Tout d’abord, sa bande originale que l’on entend absolument sans arrêt. Alors oui, ceux du fond, là, je vous entends déjà râler. “De la musique tout le temps ? Tsss, pffff, moué, bof, c'trop relou msieur.” Oui, mais non, FM Le Sieur a composé spécialement pour la série un petit délice pour les oreilles. Purement instrumentale, cette mélodie permet d’installer une ambiance douce et sincère qui donne une dimension presque onirique à la série. Une dimension onirique accentuée également par la réalisation qui est bourrée d’idées et d’astuces incongrues. Que ce soit les cadres photo animés ou la tortue qui se balade dans toute la ville, la mise en scène est totalement en adéquation avec le ton de la série. On peut y voir beaucoup de métaphores ou juste se laisser entraîner par cette belle originalité.

Si je devais donner un adjectif à la série, ce serait sans aucun doute “sincère”. Il n’y a rien de forcé dans Tu M’aimes-Tu ?. Les auteurs n’ont pas cherché à user de ressorts dramatiques et n’ont pas non plus transformé leur œuvre en usine à gags. La série est une chronique sur l’amour, elle suit des personnages qui fonctionnent différemment, qui n’en sont pas au même point dans la vie, mais qui, au final, recherchent la même chose et partagent les mêmes inquiétudes. C’est aussi une chronique sur l’amitié, sur l’importance d’avoir quelqu'un sur qui l’on peut compter et sur l'importance d'avoir quelqu'un qui peut nous remettre les pieds sur terre quand on commence à déconner. C’est une chronique sur toutes les difficultés de la vie qui rendent parfois notre existence pénible, mais qui nous rendent aussi vivants. Tu M'aimes-Tu ? parle du coeur avec tellement de coeur qu'il est difficile de ne pas tomber amoureux de l'ensemble de la série, de ses fantaisies, de sa générosité, de ses personnages et de leurs maladresses, 

Il n’y aura pas de suite à Tu M’aime-Tu ?, mais finalement, ce n’est pas une mauvaise chose. Il n’y a pas de fortes intrigues à suspens non résolues, il n’y a pas de conclusion écrite à la hâte, il n'y a pas non plus de grosse happy end ou de fin tragique, il y a juste un dernier épisode qui comble tout à fait nos attentes et nous emmène vers d’autres horizons. Nos vies continuent, celle de Fred, de Melanie et de Dave aussi. C’est une fin à l’image de la série, juste et honnête, avec quelques inconnues dans l’équation pour laisser place au rêve et à l’imagination.

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